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Projets

Plan de Prévention des risques de Prédation (PPRP)

En 2019 le CIVAM PMML de Gironde, appuyé par un groupe d’éleveurs du massif forestier de la Double (Dordogne/Gironde) montent un programme ayant pour but d’anticiper le retour du loup sur leur territoire. C’est dans ce cadre que l’association Houmbaba a été suscitée pour former le bras scientifique de ce projet. Mon implication dans ce projet consiste à élaborer un réseau d’entente entre usagers du territoire (éleveurs, chasseurs, naturalistes, collectivités locales, institutions) pour créer et partager des connaissances scientifiques relatives aux grands prédateurs. Un modèle conforme aux protocoles internationaux du suivi des prédateurs comme celui du loup dans le Nord des Rocheuses (USA) et du lynx dans les Alpes et Jura Suisse (Programme SCALP). La relève des données s’effectue en France dans le cadre du réseau loup/lynx (voir le site loupfrance.fr), auquel nous apportons une contribution fiable avec des méthodes conformes aux critères scientifiques internationaux.

Le retour des grands prédateurs, qu’il soit naturel ou par le biais de réintroductions, provoque un certain nombre de difficultés dans les activités d’élevage. Les exploitations pastorales (en plein air) sont les plus exposées aux risques de la prédation. Or c’est ce modèle extensif qui est plébiscité par la majeure partie de la population. Notamment pour des raisons de modes de production locale que pour des raisons de bien-être animal.

Parmi les trois espèces concernées, c’est le loup qui se démarque particulièrement en termes de dégâts sur les cheptels ovins, et même bovins. La colonisation du canidé est telle que l’espèce occupe désormais globalement les 2/3 du territoire français. C’est avant tout le manque d’anticipation qui a augmenté notre difficulté à protéger les animaux de rente face à un prédateur généraliste et surtout opportuniste. Face à la dure réalité, les prises de positions systématiques des « POUR » et des « CONTRE » d’où qu’elles viennent (syndicats agricoles, associations naturalistes, chasseurs, ruraux ou citadins) n’ont jamais apporté la moindre solution immédiate et efficace sur la protection des cheptels ni sur la viabilité des systèmes d’élevages extensifs. Et ce depuis trente ans.

Conscient cette nécessité d’anticipation face au retour du loup, un groupe d’éleveurs s’est engagé à participer à la mise en place d’un Plan de Prévention du Risque de Prédation (PPRP) en collaboration avec une équipe de spécialistes (écologues et éthologues). Ce projet est porté par le CIVAM PPML dont l’objectif est de limiter au minimum acceptable le seuil de nuisance pouvant être causé par la présence des grands prédateurs, quels qu’ils soient. C’est en protégeant les cheptels domestiques et en dissuadant les carnivores de s’attaquer au bétail que nous pourrons garantir le maintien de ces espèces protégées par la loi.